02/11/2004

NOTE PLUS ANCIENNE
Valoriser les extensions d'une oeuvre musicale Lors de la rencontre « Musique & P2P, Rencontre avec le SNEP » mercredi dernier à l’Assemblée Nationale, Hervé Rosny (président du SNEP) a émit une idée qui ne cesse de me hanter… Si ma mémoire est bonne, il a déclaré que « le P2P tue la richesse de création de l’industrie phonographique et qu’Internet n’est rien sans un contenu riche ». Cette idée sous-entend que sans l’approvisionnement de l’industrie musicale et des artistes, internet serait vide. En gros, si l’industrie phonographique ne diffuse pas de contenu, internet ne contient rien. Ce qui me hante depuis quelques jours, c’est que cette affirmation relève d’une incompréhension profonde d’internet pour deux raisons : 1- le média internet permet l’émission et la réception; autrement dit, contrairement à la télévision, c’est un média interactif où l’individu reçoit du contenu et émet du contenu 2- de ce fait, la richesse d’internet est aussi constituée par les milliers de pages personnelles, forums thématiques, blogs etc… par toutes les productions individuelles qui alimentent en grande partie l’intérêt de se connecter. A ce sujet, je recommande la lecture d’un brillant article de Franck Beau intitulé : Star Wars Kid, l'accident qui révèle l'éco-système Dans cet article, l’idée développée est de dire (je cite) « qu’il peut exister un autre point de vue selon lequel, semer une production en gestation sur internet c'est lui donner vie dans l'acte même de l'échanger, de la commenter, de lui consacrer du temps, de la faire muter, de l'habiller avec les cultures, et donc de faire apparaître son amplitude, et l'écosystème symbolique original et constituant, qui peut-être l'accompagne. » Pour la distribution musicale, on voit ici qu’il existe de nouvelles opportunités de croissance économique via la valorisation non plus uniquement de l’œuvre mais aussi de ses extensions par les internautes…
NOTE PLUS RECENTE
Un pack outils « DIY : Do It Yourself » Dans un article intitulé «Le devenir des innovations non-marchandes sur Internet : une étude des modèles économiques des webradios», présenté le 28 janvier 2004 aux doctoriales du GDR TIC et Sociétés, Jean-Samuel Beuscart développe une étude sur les relations entre les contenus «non-marchands» et «marchands» sur internet. «Dans le domaine de la musique, il s’agit de savoir si l’Internet permet l’auto-édition des artistes indépendants, la diffusion gratuite à grande échelle, etc., ou si ces tentatives sont invariablement étouffés par les lois de marché qui transforment Internet en galerie marchande.» C’est cette double question (les innovations non-marchandes peuvent-elles survivre ? Dans quel type de complémentarité avec les acteurs marchands ?) que J.S. Beuscart approfondit, à travers l’étude des services de diffusion de musique en ligne : les webradios. Je laisse le soin au lecteur de ce billet de télécharger l’excellent document ici et de le savourer. Néanmoins, cette étude révèle deux choses : 1- que contrairement à ce que les éditeurs en place veulent faire croire, il est possible de valoriser économiquement les initiatives «non-marchandes» sur internet puisque dans tous les cas, elles ont besoin de moyens pour exister (bande passante, hébergement, matériel…). L’idée serait alors de valoriser les outils de création et de gestion plus, que la production en elle-même (qui pourrait rester gratuite). 2- que le droit d’auteur en l’état actuel, réduit considérablement les opportunités d’internet en forçant (par exemple les webradios étudiées) à choisir entre un modèle économique classique ou un format associatif. Le droit ne permet pas à des acteurs de petite taille de développer des modèles hybrides innovants. La régulation protège pour le moment les éditeurs dominants. On peut se demander alors s’il pourrait émerger sur le marché des acteurs économiques proposant un pack outils «DIY : Do It Yourself» pour l’édition de contenus musicaux gratuits...

Sylvie Krstulovic

Une femme passionnée par les stratégies marketing dans le secteur des contenus numériques. Suivez-moi sur https://twitter.com/krustul

TypePad France

Les commentaires récents