Dans un article intitulé «Le devenir des innovations non-marchandes sur Internet : une étude des modèles économiques des webradios», présenté le 28 janvier 2004 aux doctoriales du GDR TIC et Sociétés, Jean-Samuel Beuscart développe une étude sur les relations entre les contenus «non-marchands» et «marchands» sur internet.
«Dans le domaine de la musique, il s’agit de savoir si l’Internet permet l’auto-édition des artistes indépendants, la diffusion gratuite à grande échelle, etc., ou si ces tentatives sont invariablement étouffés par les lois de marché qui transforment Internet en galerie marchande.»
C’est cette double question (les innovations non-marchandes peuvent-elles survivre ? Dans quel type de complémentarité avec les acteurs marchands ?) que J.S. Beuscart approfondit, à travers l’étude des services de diffusion de musique en ligne : les webradios.
Je laisse le soin au lecteur de ce billet de télécharger l’excellent document ici et de le savourer.
Néanmoins, cette étude révèle deux choses :
1- que contrairement à ce que les éditeurs en place veulent faire croire, il est possible de valoriser économiquement les initiatives «non-marchandes» sur internet puisque dans tous les cas, elles ont besoin de moyens pour exister (bande passante, hébergement, matériel…). L’idée serait alors de valoriser les outils de création et de gestion plus, que la production en elle-même (qui pourrait rester gratuite).
2- que le droit d’auteur en l’état actuel, réduit considérablement les opportunités d’internet en forçant (par exemple les webradios étudiées) à choisir entre un modèle économique classique ou un format associatif. Le droit ne permet pas à des acteurs de petite taille de développer des modèles hybrides innovants. La régulation protège pour le moment les éditeurs dominants.
On peut se demander alors s’il pourrait émerger sur le marché des acteurs économiques proposant un pack outils «DIY : Do It Yourself» pour l’édition de contenus musicaux gratuits (type webradios ou autres) et surtout si ces nouveaux acteurs seraient plutôt des constructeurs ? des FAI ? des éditeurs de logiciels ? ou des labels ?
Merci beaucoup pour ces informations fortes intéressantes. Ce sont des questions que de nombreux groupes se posent : quelles sont les nouveaux moyens de diffuser leur musique?
Rédigé par : Fred | 24/11/2004 à 10:53