Ce soir la conférence organisée par l'Institut International du Multimédia du Pôle Universitaire Léonard de Vinci était très bien. Ce n’était pas un débat avec le traditionnel « pour et contre » mais une réflexion autour de la notion de « piraterie ». Florent Latrive a été excellent comme à son habitude… Serge Soudoplatoff a développé des idées pleines de sens… Il a notamment précisé qu’internet est né de la rencontre de trois industries avec chacune un modèle économique : l’informatique (licence), les médias (tiers) et les telecoms (à l’acte). Que chacune d’entre elle a sa propre culture et qu’aucun mélange n’a jamais été possible entre les trois (cf. AOL-Time Warner, ou Vivendi). Et qu’on assiste encore une fois à leurs affrontements pour le marché de la musique en ligne… on peut méditer autour de la question de la culture des industries !
En revanche, la vraie découverte de ce soir c’est autre chose…
Vous souvenez-vous de ça?
« la musique gratuite a un prix »
Et bien maintenant il y a ça:
« la musique n’a pas de prix »
Après des mois de débats sur le pour et le contre du gratuit, les enjeux des DRM, le lancement des Creative Commons, après des pages et des pages de rapports émis par les uns et les autres, voici l’action ! Une jeune association vient de créer une initiative unique en France www.lamusiquenapasdeprix.com.
Ce site propose le téléchargement légal et intégral des œuvres des artistes du label associatif. Ces derniers mettront en vente leur album autoproduit ou proposeront aux internaute, qui apprécient leur travail, de les soutenir financièrement. L'intégralité des sommes versées sera perçue par l'artiste. Le but est clairement de faire passer l’amateur de musique du rôle de consommateur à celui de mécène.
Ce model s’inspire directement de Magnatune aux Etats-Unis http://magnatune.com/. Ce label propose aux internautes de ne payer les titres téléchargés uniquement s’ils les ont appréciés. Chaque mois, il engrange des recettes de 20000 dollars. L’artiste reste donc indépendant, totalement libre de ses choix artistiques et touche l’intégralité des sommes résultants de son travail.
Vous pouvez d’ors et déjà écouter l’album de Boulbar !
Au moment où j’écrit cette note, j’écoute sa voix… très agréable… surtout la 3, la 7 et la 12 ; mais à chacun ses goûts, et je vous encourage à vous faire votre propre opinion.
Le site se positionne clairement contre les procédures judiciaires lancées par les majors et toute une partie de l’industrie du disque. « Pour cela, nous espérons créer autour de notre projet et de notre site une communauté active et engagée. »
Rappelons que lors du débat au Triptyque le 13/09/04, on apprenait que seul 10% des artistes réussissent à vivre de leur musique… Mais finalement, combien faut-il à un artiste pour vivre et pour qu’il continue à s’exprimer ?
Voici enfin un site proposant aux français une alternative aux maisons d'éditions qui font main basse sur la VRAI musique.
Je ne comprend pas pourquoi les artistes s'enfoncent encore et toujours dans un modèle de distribution qui va devenir au fil du temps obselète. Ils peuvent passer directement via internet et se libérer des charges impressionnantes que leurs pompent les maisons de disques.
Mais je crois que le débat de fond que l'on apperçoit mal, est surtout un mode économique nouveau qui vient du mécénat. Et l'on peut s'appercevoir que dans le monde ce modèle économique fonctionne (Tsunami) dès lors que cela rentre dans les moeurs des gens ... et donc que la télé en parle ...
Personnelement je soutiens ce nouveau système, même si mon métier est la finance de marché ! Maintenant les lobby de l'industrie du disque sont puissants et très riches, le marketing impressionnant de leur part et le peuple est malheureusement orienté par la télé poubelle et la musique marketing.
Faites passer le message de la musique gratuite pour squizzer le système et redécouvrir la musique et peut être même plus.
@+ Eric
Rédigé par : Eric ANDREONI | 20/01/2005 à 10:21
Bonjour Sylvie ;)
Juste quelques précisions concernant un passage de votre article...
Lorsque vous dîtes, à propos de Magnatune :
"Chaque mois, il engrange des recettes de 20000 dollars. L’artiste reste donc indépendant, totalement libre de ses choix artistiques et touche l’intégralité des sommes résultants de son travail."
Il = Magnatune ?
Point de vue souX : d'où tirez vous cette donnée svp ? ^^
Par ailleurs, il me semble que Magnatune n'a rien d'un label : c'est un distributeur. Et enfin, l'artiste ne touche pas l'intégralité des sommes mais 50% - ce qui reste énorme comparé à un artiste signé.
Rédigé par : FranZ | 20/01/2005 à 10:55
Bonjour à tous,
Juste un réaction par rapport à Magnatune. La Musique n'a Prix s'est inspiré de ce modèle mais ne fonctionne pas de la même façon. La Musique n'a Pas de Prix propose sur sa partie "Label" des artistes qui ont choisi de mettre en téléchargement libre et légal leur album autoproduit. Vous venez, vous téléchargez et si l'album vous plait, vous pouvez soutenir financièrement l'artiste. A ce moment, vous êtes mis directement en relation avec la structure de paiement de l'artiste. C'est donc lui que vous soutenez directement.
Le label Magnatune a influencé La Musique n'a Pas de Prix mais La Musique n'a Pas de Prix ne fonctionne pas de la même façon en effet.
Quant aux chiffres de 20000 dollars, ils ont été cités par Tariq Krim dans une interview au journal Le Monde "« En butte au ‘consomme et tais-toi’, les gens veulent changer de rôle » daté du 27 novembre 2003.
Rédigé par : Bertrand | 20/01/2005 à 11:11
Merci Bertrand pour ces précisions.
Je trouve que 'La Musique n'a pas de prix' est un très beau projet. [et tant que j'y suis - le blog de Sylvie aussi !]
Encore une question : Va t'il [le projet ;) ] accepter tous les musiciens désireux de faire connaître leur talent ?
Rédigé par : FranZ | 20/01/2005 à 11:18
Bonjour,
Dommage que ces meetings soient toujours à Paris.
Je n'ai pas encore eut le temps d'ecouter l'artiste sur la musique n'a pas de prix mais l'initiative mérite d'être promue.
Je pense qu'a terme le mécénat ne suffira pas et un complement de taxe sera nécessaire. Le modele de la Sacem doit evoluer et même si la distribution d'une oeuvre est libre de droit il me semble logique que son utilisation dans un cadre commercial (diffusion dans un magasin) doit rapporter à l'artiste.
Par ailleurs je trouve le début du post tres interessant sur le croisement des modeles de trois industries. En fait je pense que présenter le probleme sous l'angle une industrie = un model économique est biaisé. C'est d'ailleurs ce qui fait qu'un nombre de personnes ne comprennent pas la nature irréversible du phénomène.
Les industries citées n'ont pas choisie leur modele economique. Il s'est imposé à elles en fonction de contraintes physique. Et ce qui s'apparente à de la convergence industrielle est en pratique surtout de l'éclatement de ce qui etait hier un disque en plusieurs composants de nature fondamentalement différente (information, systeme de transmission, stockage). Chaque partie est interdépendante des autres mais obéit à des lois physiques qui entraine l'incompatibilité profonde avec des modeles économiques.
Comment esperer appliquer la loi de l'offre et la demande à de l'information pure par essence infiniment reproductible dont indénombrable ?
Je serais tres interessé de connaitre le nom de l'intervenant
++
Daniel
Rédigé par : Daniel | 20/01/2005 à 14:33
Une initiative telle que la musique n'a pas de prix montre clairement la voie à suivre à mon goût.
Nous sommes effectivement à l'aube d'un renouvellement du mécénat dans les relations artiste-public.
Mais ne diabolisons pas alors totalement l'industrie du disque en tant que telle: Les mécènes d'hier étaient par ailleurs de véritables exploiteurs, et le statut de l'artiste n'était guere enviable. Preuve en est que le peuple a mis un terme à leur domination au moyen de révolutions un peu partout sur la planète.
Les maisons de disque et éditeurs de musique se sont imposées lorsque, en l'absence de mécène unique interlocuteur financier de l'artiste, ce dernier a du s'en remettre au public et aux utilisateurs tiers de son oeuvre pour sa survie. Les compétences logistiques et commerciales devenues nécessaires dépassaient largement les possibilités de l'artiste, qui a du s'entourer de personnes capables de valoriser ses intérêts. Depuis l'impresario, attaché à un artiste jusqu'au majors d'aujourd'hui, un système s'est construit en escalade.
Internet réduit dramatiquement la somme de compétences nécessaires pour établir un lien artistique autant que financier entre un artiste et son public, rendant caduque tout ce système d'intermédiation marketing et financière.
Toutefois, une intermédiation deviendra et est d'ores et déja nécessaire dans l'univers de la musique libre. Il s'agit d'une intermédiation informationnelle: Pourquoi ne pas avoir monté "boulbar.fr" directement ? La notion de regroupement sous un même axe de communication est essentielle en termes de visibilité: c'est le portail qui remplit ce rôle d'intermédiation en orientant l'internaute dans un univers d'artistes partageant une plateforme de valeurs communes.
Ceci me suggère deux réflections:
La première est que, dans tout système d'intermédiation entre des fournisseurs nombreux et des clients tout aussi nombreux, c'est l'intermédiaire qui finit toujours par occuper une position de force.
La seconde est que viendra le jour ou il sera nécessaire de rémunérer l'intermédiaire (le gestionnaire du portail) au moins pour son travail de maintenance. Comment sera déterminée cette rémunération ? Par qui sera -t-elle payée? Par le consommateur comme dans le système actuel d'intermédiation par le CD ? Par l'artiste ? Avez-vous envisagé ce cas de figure ?
Bravo en tout cas pour cette initiative.
Rédigé par : T-ry | 20/01/2005 à 15:39
Bonsoir à tous,
Je trouve que tous ces commentaires sont extrèmement interessants.
Je vais répondre aux deux questions posées par Franz et Daniel.
Tout d'abord sur la selection des artistes, question posée par Franz. Pour l'instant l'idée de sélection ne s'est pas vraiment posée. Nous avons été vers les artistes que nous appréçiions et que nous connaissions. Nous leur avons proposé de participer à cette nouvelle forme de distribution musicale. Pour l'instant, un seul artiste est en téléchargement mais dans les mois à venir d'autres artistes vont rejoindre le label (leur album est encore en préparation). Il faut avouer également qu'un certains nombre d'artistes voient cette nouvelle forme de distribution avec une certaine méfiance ("Si on met nos chansons en téléchargement et que personne ne nous soutien ?"). Ils attendent donc de voir si le modèle fonctionne.
Concernant la question de Daniel sur la rémunération du travail de maintenance du site, nous faisons actuellement du bénévolat. Mais, pour que l'association fonctionne et se développe, il est évident qu'elle va avoir besoin d'argent dans un futur proche. Nous comptons donc sur le soutien des internautes (cotisation de membre, membre bienfaiteur, dons, ou bénévolat). Nous avons donc besoin de vous. Nous comptons également demander des subventions.
Voilà, j'espère avoir répondu à vos questions.
Bien à vous
Bertrand
Rédigé par : Bertrand | 20/01/2005 à 17:51
Bonsoir à tous, à Bertrand
En fait, la question sur la rémunération du site venait de moi.
Je trouve l'idée franchement tellement simple, que personne n'a su la formaliser avant...
Et pourtant vous tenez là le premier modèle 100% éthique dans l'histoire de la distribution de musique en ligne.
En effet:
- la rémunération de l'artiste et celle du site sont clairement séparées.
- L'internaute est dans les deux cas seul à décider du "prix" qu'il est prêt à payer
d'une part pour la qualité subjective des oeuvres de l'artiste, et d'autre part pour la qualité effective du service rendu par le site (ergonomie, contenu informationnel, animation, etc...).
Tellement simple et tellement brillant. Chapeau bas.
Rédigé par : t-ry | 20/01/2005 à 21:43
quote= Une jeune association vient de créer une initiative unique en France :
www.lamusiquenapasdeprix.com
Ce site propose le téléchargement légal et intégral ! /quote
eh bien non, ça n'a rien d'unique ! il y a déjà plein de labels qui font ça :
Angstprod :
http://www.angstprod.org/ (album en zip ogg, ou en iso ! )
autresdirections :
http://www.autresdirections.net/inmusic/
bedroomresearch :
http://bedroomresearch.dyndns.org/
fresh poulp :
http://www.freshpoulp.net/
pour n'en citer que quelques uns !
tous labels français, sous copyleft - licence libre.
Rédigé par : bituur esztreym | 20/01/2005 à 21:52
Réaction au fait que l'idée de l'association existe déjà: exemple angstprod; freshpoulp; etc... C'est juste et c'est faux à la fois.
1) Télécharger quelques titres gratuitement n'est pas une innovation, certes. La gratuité n'est d'ailleurs pas une idée neuve en termes économiques et n'est pas apparue avec internet. Cela porte un nom: stratégie de communication: la gratuité ne sert alors qu'à promouvoir. Ce que l'on "perd" par la gratuité, on espère le gagner ailleurs par des techniques de vente traditionnelles: combien de sites existent-ils qui proposent de télécharger quelques morceaux gratuitement pour acheter tout le disque?
2) La gratuité n'est pas non plus une innovation en termes artistiques: une grande partie de l'art populaire vit par la gratuité. On peut même affirmer que l'art populaire est par essence gratuit.
Or, les sites cités s'inscrivent dans l'un ou dans l'autre courant: l'art gratuit est soit mis au service d'une promotion, soit la production artistique est considérée comme un passe-temps que l'on veut faire partager.
Ce n'est pas le cas de "La musique n'a pas de prix": le but de l'association et de leur site n'est pas d'utiliser le téléchargement comme un fin promotionnelle ponctuelle ("en attendant mieux"), mais comme le vecteur de diffusion: c'est une fin en soi. Les disques téléchargeables sont achevés, téléchargeables en intégralité, sans aucune obligation.
Mais d'autre part, l'association défend l'idée de la survie de l'artiste, de la nécessité de vivre de son travail. En effet, c'est un nouveau modèle économique qui se base sur le mécénat. C'est en cela que l'idée n'a rien à voir avec les sites cités plus haut.
Ainsi, freshpoulp laisse-t-il 50% des ventes à ses artistes. Cela fait certes plus que dans n'importe quelle boîte de production. Mais n'est-ce pas le premier pas du vizir vers le trône du calife?
Une dernière question s'impose, si l'on se pose en avocat du diable: un certain nombre de productions artistiques ne peuvent se faire sans investissements: payer un studio, payer des musiciens, les instruments... Au fond, c'est en cela que les intermédiaires trouvent leur justification (à côté de la distribution et la promotion). Mais la boucle légèrement ouverte est rapidement refermée: pourquoi ne serait-ce pas le "consommateur" l'investisseur? Cela porte un nom: le mécène.
Bonne soirée à tous.
Rédigé par : Seb | 20/01/2005 à 23:18
Y'a un chanteur qui s'appelle Phil Axel qui fait un truc dans le genre aussi.Il demande à voter pour ses maquettes qui seront enregistrées en studio par le mécénat et dispos en Creative Commons.Son site est très interessant et assez beau en plus.
www.philaxel.com
Rédigé par : Damien P. | 21/01/2005 à 13:27
Hello,
Attention à ne pas dévaloriser le travail des artistes par un nom racoleur!
Comme bcp j'ai été choqué par les insultes du SNEP, mais c'était leur objectif non?!
Pour moi le mécénat est naturel ;
"Une sorte de renaissance de l'art à l'ére du numérique" !...
Si chaque site d'artiste isolé n'est qu'une bouteille à la mer, cela reste un début positif: Jammais un artiste n'avait eu jusqu'ici les moyens de se passer d'un producteur!
Je peux vous dire qu'en 2005 les artistes le savent et s'équipent de plus en plus!
La sacem et les majors le savent aussi ... d'òu leur agressivité!
Pour ceux qui veullent "redécouvrir la musique et peut être même plus" comme disez éric sur cette page,
rendez-vous sur le site
RéMi - Réseau des Musiciens indépendants
ou la musique est diffusé de façon légal,impartial et gratuite
http://www.remi-i.org
Pour finir bravo à Sylvie Krstulovic pour ce blog, [si tu passes à Toulouse on pourait peut-être prendre un café...] ;-)
A + ; Randy
Rédigé par : Randy | 23/01/2005 à 16:12
Salut Randy,
Le lien que tu donnes ne marche pas. Pourrais-tu le redonner svp ?
Merci.
Bertrand
Rédigé par : Bertrand | 23/01/2005 à 17:15
*** Bonjour à TOUS,
* Je SALUE avec une certaine Fierté votre INITIATIVE.
* Vous êtes sur la VOIE. Cependant, il y a une FAILLE de taille à COMBLER afin d'asseoir POISITIVEMENT cette STRUCTURE.
* Je suis plus que disposé à PRENDRE ce TRAIN avec VOUS, si vous voulez de moi.
Musicalement vôtre.
*http://www.artistlaunch.com/artist4.asp?artistid=5079
*Ps : SVP, c'est juste pour vous mes liens, pour le moment.
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA | 23/01/2005 à 22:25
BRAVO à toute l'équipe.
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA | 23/01/2005 à 22:33
Tout ceci est res interessant
Le fait que l'investissement necessaire à la production soit aujourd'hui de plus en plus accessible à l'artiste sans le biais d'un producteur est sans aucun doute un phénomène incontournable.
En ce qui concerne la distribution c'est un peu différent. D'un point de vue "logistique", c'est vrai également. Par contre la contrepartie de ces avantages se trouve dans la promotion. Comment faire connaitre son titre ? Si la diffusion peut aller tres vite, les premiers auditeurs du morceau de musique sont difficiles à "capter".
Deux questions me viennent:
- Le mécénat me semble difficilement applicable dans ce cas. Ne serait ce pas le role de l'état puisque cela va dans le sens d'une conservation de la pluralité artistique & culturelle ? (via des financements directs d'associations ou la mise en place de dispositifs indirects perpettant cela type fondations) ?
- Comment faire pour que quelques organisation sur ce modele atteignent la taille critique qui leur permette de fournir une bonne visibilité à un vaste public sans capital privé ? Il faudrait de très gros ménèces non ?
Rédigé par : Daniel | 24/01/2005 à 12:02
Danniel a raison sur les problèmes financier lié au mécénat.
Il y a bien une taille critique a attreindre pour faire une communication efficace.
Sur le RéMi - Réseau des Musiciens indépendants nous espérons l'atteindre cette année.
Salut à tous,
RéMi - http://www.rem-i.org
Rédigé par : Randy | 24/01/2005 à 15:12
Bonjour,
J'étais l'animateur de la conférence à l'IIM/Léonard de Vinci. Le nom de l'intervenant est Serge Soudoplatoff (http://www.soudoplatoff.com/).
Bien à vous,
E.A.
Rédigé par : Eric Axelson | 26/01/2005 à 13:16
Bonjour Sylvie,
Dans le même cheminement de pendée, que penses tu de cette idée de blog-boutique pour musiciens ?
http://www.blogwaves.com/anna/2004/12/blogs_pour_les_.html
A bientot ;)
Séverine
Rédigé par : Séverine Smadja | 28/01/2005 à 18:35
La musiquenapasdeprix.com est pour moi l'illustration parfaite de la problématique des maisons de disque.
En quoi le modèle de mise à disposition de musique gratuite est nouveau? en rien, le P2P permet ces échanges de fichiers; tout artiste peut decider de mettre à disposition ses oeuvres gratuitement sur une plateforme P2P et c'est parfaitement légal.
mais qu'est ce qui fait que des sites comme la musiquenapasdeprix.com voit le jour? simplement la prise de concience de la necessité d'avoir un media pour faire decouvrir, partager cette musique à défaut d'etre relayer en TV ou la radio.
quelle est la principale fonction des maisons de disques? développer et faire connaitre les artistes. Les attachés de presse, les spots et les pages de pub, tout cela a un cout, et cet investissement est d'autant plus necessaire que la place réservée aux nouveaux talents, hormis les bouillies star acdaméciennes et autres, est de plus en plus réduite.
Lorsque Bertrand nous declare travailler bénévolement, c'est extremement courageux et louable de sa part mais ce modèle n'est pas viable à long terme. le temps qu'il passe à faire connaitre et à développer son site à un cout et si ce site se developpe il devra certainement faire appel à d'autres personnes qui ne pourront travailler eternellement bénévolement.
Un titre sans promotion, sans mise en avant ne peut être connu du public. Les maisons de disque ne s'attaquent pas au P2P mais aux personnes qui decident de mettre à disposition des titres sans l'accord des ayants droits.
les maisons de disques ont le devoir vis à vis des artistes avec qui elles ont des accords contractuels de protéger au mieux leurs oeuvres.
Si des artistes veulent mettre leurs oeuvres gratuitement à disposition c'est leur droit mais cela ne doit mettre en danger ceux qui décident de vivre de leur création
Rédigé par : parvati | 29/01/2005 à 17:04
Cher Parvati,
citation: "En quoi le modèle de mise à disposition de musique gratuite est nouveau? en rien, le P2P permet ces échanges de fichiers; tout artiste peut decider de mettre à disposition ses oeuvres gratuitement sur une plateforme P2P et c'est parfaitement légal"
Citation: "Si des artistes veulent mettre leurs oeuvres gratuitement à disposition c'est leur droit mais cela ne doit mettre en danger ceux qui décident de vivre de leur création"
En quoi l'idée de "La Musique n'a Pas de Prix" empêcherait de faire vivre les artistes ? Notre système n'a rien à voir avec les reseaux de P2P. Il propose le téléchargement légal et gratuit et la possibilité de rémunerer l'artiste. Les réseaux de P2P ne proposent pas cela. Il n'y a aucune interface proposant l'aide fincancière à l'artiste téléchargé.
Notre système veut changer les habitudes de consommations. Plutôt que d'obliger les consommateurs à acheter un disque pour pouvoir l'écouter en toute légalité, nous l'offrons en toute légalité. Nous offrons la possibilité de découvrir en intégralité une oeuvre et ensuite, si l'album plait, de rémunerer l'artiste. Certes il n'y a aucune obligation. C'est une relation de confiance entre l'artiste et l'internaute.
Le but est de faire de l'internaute, non plus un consommateur, mais un mécène. Pour l'instant, après quelques jours d'existences, je commence à recevoir les premiers soutiens financiers d'internautes qui ont apprécié mon disque. Certes, cela ne me permet pas encore de vivre de ma musique mais combien de musiciens signés dans les maisons de disque vivent de leur musique ?
Ce qui me plait dans cette démarche, c'est la relation de confiance qui s'établit entre l'artiste et son public. Il est pour moi naturel que les gens puissent écouter mes chansons, entrer dans mon univers avant de me soutenir financièrement ou non.
citation "les maisons de disques ont le devoir vis à vis des artistes avec qui elles ont des accords contractuels de protéger au mieux leurs oeuvres". Malheureusement ce n'est pas le cas et je connais un grand nombre d'artistes qui ne sont plus distribués ou mal distribués et qui se retrouvent complètement pris au piège. Leurs chansons ne leur appartiennent plus. Ils sont totalement bloqués.
"La Musique n'a Pas de Prix" me permet de rester totalement indépendant, libre de mes choix artistiques. Je touche 100% des soutiens financiers et je créé avec les internautes une relation de confiance. C'est le rêve pour un artiste, non ? En tous cas, cette sollution me convient parfaitement.
Boulbar
Rédigé par : Boulbar | 30/01/2005 à 12:50
très intéressant.
Mais comment se passe le rapport à la TVA en "vendant" de cette façon? S'agit t'il de don?
PS : je ne suis pas agent du fisc...
Rédigé par : Delapin | 16/02/2005 à 12:11
Bonjour,
Concernant la TVA, tout dépend du statut de l'artiste. S'il est, par exemple, travailleur indépendant (type profession libérale), il peut opter pour le régime micro BNC qui lui permet d'être éxonéré de TVA (à condition que l'activité ne dépasse pas approximativement 30000 euros par an). Par contre, il ne récupére pas la TVA. Il peut également recevoir des soutiens financiers.
Si l'artiste ou le groupe est structuré en association, il peut recevoir des dons manuels de la part des internautes.
Rédigé par : Boulbar | 16/02/2005 à 13:19
*** Pour vous mettre du Baume au Coeur, allez écouter ABLA (Auto-démarrage dès l'ouverture de la Page)
Merci et Bonne Continuation
http://perso.wanadoo.fr/zaproductions/biographie.htm
Rédigé par : CHRISTIAN de SOUZA | 20/02/2005 à 01:32
Séduisant, bien sûr.
Mais comment ça pourrait marcher au delà de quelques artistes/ groupes?
Je m'explique autrement: combien faudrait-il de mécènes (et combien chacun(e) d'eux/elles devrait-il/elle donner) pour faivre vivre décemment 500 artistes?
Autre question: comment les mécènes connaissent-ils/elles les artistes qu'il/lles ont envie de soutenir? Peut-on escompter, sur le long terme (passés les moments de mobilisation et d'enthousiasme pour libérer la musique) que beaucoup de gens fassent chaque jour un travail d'écoute (sachant que dans le tas il va y avoir pas mal de morceaux "sympas" ?
Question à XXXXXXXX euros et trois malabars: combien de gens ont envie de connaître de nouveaux talents plutôt que de reconnaître des airs bien établis?
Bon, je crois que l'économie de la musique c'est compliqué. Si des intermédiaires entre artistes et "consommateurs" ont pu prospérer, c'est aussi parce qu'ils rendaient des services (surévalués - pas de doute; et l'un des enjeux est bien de répartir autrement cette marge en profitant du bouleversement qu'entraîne l'internet sur les structures de distribution).
C'est pas pour autant qu'il ne faut pas chercher, innover, expérimenter de nouveaux modèles ou utopies. Bravo pour votre initiative.
Rédigé par : Thierry | 20/02/2005 à 02:44