MUSIC 3.0 : Inventons ensemble les nouveaux modèles économiques de la musique en ligne
Présentation
Cet atelier propose d’échanger sur les nouveaux modèles économiques de la musique en ligne. Sans idée pré-conçue, Music 3.0 veut donner la parole aux labels, aux acteurs du P2P, aux industriels, aux distributeurs, aux artistes, aux constructeurs, aux FAI et aux membres des forums afin de partager et de réagir ensemble sur les innovations en cours et à venir
«Music 3.0» : mercredi 20 avril de 18H30 à 21H
à la Mairie du 3ème arrondissement, (wi-fi disponible)
2, rue Eugène Spuller - 75003 Paris M°Temple
La soirée se prolongera par un cocktail. PAF de 2 €uros
Entrée sur inscription obligatoire par e-mail : [email protected]
(nom, prénom, adresse e-mail, entreprise, fonction) * La liste des coordonnées sera utilisée pour l’accès au workshop. Nous garantissons qu’il n’y aura aucune utilisation ultérieure de ces données à caractère nominatif.
Invités
- Tariq KRIM : Dirige L8R Media, auteur d'une étude pour l'ADAMI sur les modèles économiques pour la musique en ligne, fondateur du site generationmp3.com
- Grégory OLIVIER : Directeur Marketing chez MSN, il évoque les réfléxions de Microsoft en matière de promotion des fichiers sécurisés (Recherche, Blogs, Messagerie instantanée).
- Morvan BOURY : Morvan Boury a rejoint EMI Music France en 1996 en tant que label manager Mute/Labels. Travaillant depuis ses débuts à la fois en marketing, artistique et sur les nouveaux médias, il est en charge du développement d'artistes comme Cali, Daft Punk, Yann Tiersen, Moby, Depeche Mode, Interpol, Miss Kittin ou Jean-Louis Murat. Il est aujourd'hui Directeur Adjoint de Virgin Music France et Directeur de la stratégie numérique pour EMI Music France.
- Sylvie KRSTULOVIC : Diplômée ESSEC et auteur d’un mémoire intitulé « les stratégies de différentiation des fournisseurs d’accès à internet dans la distribution de musique en ligne ».
- Alban MARTIN : Diplômé d'HEC, Alban est l'auteur du livre " The Entertainment Industry is Cracked, Here is the patch! " sur la co-création de valeur possible entre les Majors et les consommateurs
Animation : Jérôme BOUTEILLER / NetEconomie.Com
Atelier interactif
L’atelier se déroulera grâce à la richesse de vos interventions préalables et de vos questions. Aussi, nous comptons sur votre participation active sur ce Blog afin de nous parler des initiatives que vous connaissez (France ou étranger) ou dont vous avez entendu parler :
- Les actions innovantes et leurs résultats
- Les succès ou les échecs constatés et ce que l’on peut en apprendre
- Les lancements de nouveaux services et leur logique
- Vos envies d’expérimentations
Les questions et initiatives transmises via le blog avant le début de l'événement serviront de trame à cette rencontre et permettront un véritable échange pour inventer ensemble le futur de la musique en ligne.
A vous d’agir en participant via les commentaires publics sur ce blog ou par e-mail !
Partenaires
Bonjour Sylvie,
quand on aborde ces questions on a tendance à adopter soit le point de vu du consommateur soit celui de l'industriel.Dans un cas on est pour le peer to peer, dans l'autre on est contre.Etre pour ou contre le P2P c'est comme etre pour ou contre le web, l'ordinateur, la télé, un marteau ou une enclume.Un developpeur qui diffuse un outil de partage de la musique sans se soucier du financement de la musique et donc des artistes, qu'il soit benevole dans un projet libre ou exploiteur de bandeau pub planqué dans un paradis fiscal , c'est un irresponsable au même titre qu'une major du disque qui exploite cyniquement la forte propension des gens au bonheur musical en créant des produits culturels non sincères et en créant le cadre d'un conditionnement d'achats.Il ne faut pas oublier le point de vu de l'artiste autre que l'artiste qui vit bien du système en place et qui donc, n'a pas d'interêt à le critiquer.La majorité des artistes de la musique sont ignorés dans ces débats, ceux qui ne gagnent rien, ni du côté du P2P, ni du côté des majors.
J'ai eu l'occasion déjà d'en discuter avec Alban Martin mais je souhaite vous faire partager mon point de vu de musicien autoproduit.Un album coute au minimum 20000 Euros à produire et dans la chaîne mp3 aujourd'hui l'artiste ne touche rien directement.Les artistes veulent pouvoir s'emanciper des maisons de disques et s'autoproduire.Mais s'autoproduire cela ne veut pas dire ne pas payer les sceances de studio et les musiciens et abandonner la possibilité de vivre de la musique.S'autoproduire a un coût.
L'avenir est aux services anti pub.StationRipper n'est que le début.Pour moi nous aurons bientôt des auto radios qui filtreront la pub, des boitiers télés qui filtreront la pub, comme nous avons déjà des navigateurs qui filtrent la pub (barre google par exemple qui bloque les bandeaux).Donc le financement des productions ne passera ni par la
vente (les artistes ne touchent rien sur les abonnements FAI ou telephone portables ou sur les lecteurs balladeurs mp3), ni par la pub.
Restent: 1.le financement subventionné par l'état 2.Le mécénat direct
3. Un système de type Takeshi Natsuno/i-mode de participation au financement des
contenus reversé directement aux webmasters.
Personnellement je suis favorable à la troisième solution, alors que tous le monde actuellement cri à la "taxe" ou évite soigneusement de prendre parti.Ce n'est pas très courageux.
Se contenter d'exprimer les vertus des nouvelles pratiques de consommation de la musique sans évoquer ses perversions est un
discours qui n'est pas juste et equilibré.Merci donc de prendre en compte la question du financement de l'artiste.Et de préciser comment, d'après vous, il pourra trouver des ressources directes de financement sans passer par le système de l'edition et de la distribution industrielle qui aujourd'hui, au contraire du P2P, apporte malgrè tout des solutions de financement de la production.
En vous remerciant
Cordialement
Phil Axel
www.philaxel.com
Rédigé par : Phil Axel | 03/04/2005 à 15:03
Bonjour,
Il me semble assez clair que l'industrie se trompe de cible en se focalisant avec temps de force sur l'échange de fichiers en ligne.
En effet, ce qu'il importe de contrôler n'est pas temps l'échange de fichiers, musique ou film, que la diffusion par des logiciels de type Winamp ou RealPlayer. Le contrôle de l'échange de quelques milliards de fichiers est irréaliste alors que le contrôle de l'utilisation de quelques dizaines d'applications musicales est tout à fait à portée de main.
Il ne faudrait donc plus considéré comme illégal l'échanges de fichiers, mais considéré comme illégal leur diffusion "sonore" par des logiciels. On passerait alors dans un modèle ou le payement des licenses serait à la charge des fabricants de logiciels de diffusions. Ces derniers pourraient se rétribuer au travers d'abonnement, de pubicité ou d'autres modèles plus élaborés.
Nous serions alors dans un modèle maitrisable qui inciterait les majors à diffuser des fichiers musicaux par le biais du P2P. Plus les fichiers seraient diffusés, plus la chance d'une écoute chez les particuliers serait grande.
Cordialement,
Rédigé par : Ben | 08/04/2005 à 15:53
Bonjour,
Les propositions de Phil et de Ben me semblent irréalistes et tout simplement irréalisables de part la nature même d'Internet.
Elle supposent toutes deux un contrôle : soit des visites des internautes, soit des logiciels autorisés à fonctionner sur Internet.
Ce contrôle est possible sur le Minitel ou le réseau de téléphonie fixe/mobile car leur fonctionnement est centralisé. Internet a tué le minitel et supplantera à moyen terme le réseau téléphonique car il repose sur un principe simple : « le concept du bout en bout » (« end to end argument » en VO). Internet est intrinsèquement décentralisé, la seule fonction du réseau est de transporter des octets de la manière la plus efficace possible d’un point A vers un point B. Tout le reste de l’intelligence se situe à la périphérie du réseau dans les équipements terminaux. C’est ce principe qui est à l’origine de la formidable vague d’innovation qui a accompagné Internet. Pour innover sur le Minitel il fallait au préalable demander l’autorisation de France Telecom qui n’aurait jamais laissé se développer une innovation pouvant tuer la poule aux œufs d’or qu’est le téléphone. Pour innover sur Internet il ne faut demander l’autorisation à personne, c’est comme cela qu’apparaissent des logiciels comme Skype qui rend gratuit les communications téléphoniques internationales.
Donc si l’on veut mettre en œuvre les solutions prescrites par Phil et Ben il va falloir revoir l’architecture d’Internet et renoncer à sa capacité d’innovation. De même pour les solutions de DRM, qui sont d’une part une aberration économique (qui songerait à vendre des produits à valeur diminuée ??) et de plus uniquement viable dans un monde totalitaire. Si l’on veut empêcher l’utilisation de solution de contournement il faut contrôler le fonctionnement de tous les équipements électroniques donc le fonctionnement de toute notre société puisque à tord ou à raison ces équipements nous sont devenus indispensables dans notre vie de tous les jours.
Le débat est donc à mon sens bien posé : « Inventons ensemble les nouveaux modèles économiques de la musique en ligne » et pas « Trouvons les moyens de maintenir en vie les modèles du passé »
Rédigé par : Aurélien | 09/04/2005 à 12:01
Salut,
Précisons quelques points. Le problème de la légalité des échanges de fichiers musicaux est un problème qui se pose aujourd'hui: dans l'internet de 2005. Ce n'est pas un problème de l'internet "libre" des années 80/90. En 2005, Interne est essentiellement un lieu marchand. L'espace "libre" décrit par Aurélien, existe toujours. Il ne représente plus, malheureusement, qu'une petite partie d'Internet. Pour l'essentiel, nous avons à faire à des sociétés marchandes: France Telecom (Wanadoo), Google, Yahoo, Microsoft, Cisco, Alcatel, ... Les logiciels P2P et leurs réseaux ont aussi, pour les plus répendu, une vocation marchande.
Cet espace Internet marchand est tellement vaste et en évolution rapide qu'un contrôle total (totalitaire dirait Aurélien) n'est pas envisageable (ni souhaitable!) Toute solution au problème des échanges de fichier musicaux ne peut concerner que la majorité de échangeset pas leur totalité: il s'agit de s'assurer que l'essentiel des échanges se fait dans la légalité.
Dans se cadre, il faut s'assurer de la collaboration (volontaire ou contrainte) des principaux acteurs commerciaux. Il sera toujours plus facile de contraindre quelques dizaines de sociétés commerciales plutot que plusieurs millions d'utilisateurs. Il faut donc mieux contraindre les sociétés développant les logiciels d'écoute plutot que les auditeur. Rendre Microsoft responsable du payement des licenses des musiques écoutées avec Windows Media Player est une approche qui devrait plaire à Aurélien.
Rédigé par : Ben | 10/04/2005 à 14:48
Je suis totalement pour le développement par les marchands d'une solution bien contraignate pour les utilisateurs (comme l'obligation d'utiliser tel lecteur ou tel appareil). Dans ce cas le chemin pour les solutions alternatives (musique libre, co-crétation...) n'en sera que plus facile.
Il y a un fait qui ne peut-être ignoré par aucun modèle économique.
Il existe aujourd'hui une quantité infinie de fichier mp3 en libre circulation et ils ne vont pas disparaitre. Admettons que l'on arrive flicquer le net (ce qui aurait innévitablement des conséquences économiques désastreuses) pour restreindre suffisament l'usage "illégal" du p2p. Les échanges ne cesseraient pas pour autant. Le "sneaker net", le réseau en basket prendrait le relais! Je viens chez toi avec ma clé usb d'1go (10Go demain... où mon disque de 200Go aujourd'hui) et je rempli ton lecteur mp3... A moins que l'on pousse un peu plus le flicage...
Bon tout celà est bien beau, mais ça ne nous dit pas comment on rémunère l'artiste. Des idées ??
Rédigé par : Aurélien | 10/04/2005 à 19:39
Bonjour,
J'aurais une proposition alternative sans contrainte pour les industriels ou les client ou encore les artistes.
Il s'agit d'étendre le droit d'auteur qui ne permet actuellement que un accès à l'oeuvre pour celui qui l'a acheté. S'il avait le droit d'en faire des copies dématérialisées à usage privé (utilisation balabeur, autoradio, portable, etc...) et pouvait diffuser sans qu'il y ait ni troc, ni vente.
Bien sur, cette extension au droit ne sera pas gratuite et sera rémunérée par une part plus importante donnée à l'artiste.
Il s'agit juste ici de rendre légal des actions qui ne le sont pas actuellement et pourtant sont des utilisations courantes depuis que la musique enregistrée existe.
Dans ce cas, chaque acquéreur est un agent de Marketing de la musique qu'il a acheté. Ceci augmentant considérablement le potentiel de vente d'une musique.
Breizharvro.
Rédigé par : breizharvro | 11/04/2005 à 13:58
Ben,
A vous lire il semble que vous ignoriez un point fondamental. Sur Internet, il n'y a pas que la diffusion des fichiers quoi soit libre et incontrolable, il y a aussi la diffusion de programmes et surtout leur écriture. Vous n'avez jamais entendu parler du logiciel libre ? C'est comme ça qu'Internet s'est construit.
Donc votre idée de faire payer les fabricants de logiciels audio n'a tout simplement aucun sens : les éléments pour lire des mp3, ogg, etc... sont disponibles n'importe où, en libre accès, et beaucoup de particuliers s'amusent à écrire des lecteurs audio, qu'ils laissent en libre diffusion pour que d'autre les modifient et les améliorent.
De même, contrairement à ce que vous dites les logiciels P2P les plus utilisés (bittorrent et emule) ne sont pas à vocation commerciale. Ils sont également en diffusion libre :-).
L'Internet libre des années 80/90 se porte encore très bien, merci. :-)
Rédigé par : Guillaume Laurent | 11/04/2005 à 23:36
Guillaume,
Vous avez raison : l'écriture et la diffusion de logiciel est libre. Cependant, dans la pratique, Windows Media Player, RealPlayer and Quicktime représentent l'essentiel des logiciels utilisés pour écouter de la musique. La majorité des utilisateurs achètent leur PCs avec un logiciel déjà installé (d'ou le débat entre l'Union et Microsoft) et ne vont pas chercher à en télécharger un autre s'ils sont satisfait du logiciel prè-installé. Ce sont ces sociétés qui devraient prendre la responsabilité du payement des droits des musiques diffusées par leurs logiciels.
Pour préciser les choses, il s'agit de définir des règles de conformance que les logiciels de diffusion doivent respecter . Et il faut s'assurer que les principaux logiciels (80% des utilisateurs ?) se conforment à ces règles. Pour les autres logiciels (20% des utilisateurs ?) peu importe...
Il y aura toujours des utilisateurs avancés sachant utiliser Internet au mieux de ses capacités, mais ces utilisateurs (" L'Internet libre des années 80/90") sont minoritaires et le seront de plus en plus(*).
(*) Ce qui ne veut pas dire que le nombre de tenant des logiciels libres diminue. Au contraire, il augmente, mais pas aussi rapidement que l'internet commercial...
Rédigé par : Ben | 12/04/2005 à 17:14
Merci pour ce débat, sur mon intervention je parle de trois solutions de financement de l'artiste autoproduit
1.le financement subventionné par l'état 2.Le mécénat direct
3. Un système de type Takeshi Natsuno/i-mode de participation au financement des
contenus reversé directement aux webmasters.
Et j'explique ensuite que je suis pour la troisième solution.En fait je suis pour les trois en même temps.
Subventionner la production culturelle, ce n'est pas seulement une théorie de gauche bein que ce soit le PS qui la porte avec le plus de conviction.
DSK s'est encore prononcé dans ce sens dernièrement sur une longue interview que vous pouvez ecouter écouter sur :
http://dsk.typepad.com/dsk/files/3c_dsk.mp3
Il explique que, parmi les différences fondamentales de conception politique entre nous, les européens, et les etats Unis, c'est que nous considérons que la culture doit être subventionnée et doit sortir du marché (c'est ce que l'on appelle l'exception culturelle).
je tiens à faire remarquer de manière assez amusée ;-) que Jacques Chirac pense exactement la même chose et s'est exprimé dans ce sens à plusieurs reprises. le 2 février 2004 lors des " Rencontres Internationales de la Culture " et le 28 avril 2004 devant des cinéastes présents au Festival de Cannes: " dans cet univers où règnent la compétition et la course au profit, la culture et
la création sont des activités irréductibles aux lois du marché ". Et lors d'un voyage au Vietnam en Octobre 2004 :
" si l'on suivait la théorie selon laquelle les biens culturels sont des biens marchands comme les autres, cela aurait pour conséquence que toutes les expressions culturelles seraient étouffées au bénéfice de la culture américaine.Cela conduirait à une sous-culture générale dans le monde, une
véritable catastrophe écologique ».
Pour ce qui est de la deuxième solution, le mécénat direct, je suis entrain
de la tenter avec mon experience "Pop mécénat" mais ce n'est pas gagné, c'est un peu un appel au "coup de chance solidaire".Ce n'est pas ridicule dans la mesure ou la probabilité d'etre signé par une maison de disque est du même ordre que celle de tomber sur un riche mécène ou une fondation acceptant de financer le projet.Et dans le cas du mécénat, au contraire du sponsoring (et des majors), rien n'est exigé en retour sur le contenu.
La troisième solution, pour moi est la plus importante à construire, car elle apporte une solution de financement pour TOUS les types de productions de contenus du web et pas seulement la musique.Quand je lis que le " web a tué le Minitel" et qu'il a enterré son modèle économique c'est faux. Il l'a simplement ignoré.Le web apportait un contenu avec un confort d'affichage superieur, la gratuité et une ouverture internationale; il a donc été naturellement plus attractif.Mais le modèle économique du Minitel n'est pas mort loin s'en faut puisque le service sur portable I/Mode fait un carton au Japon et développe des emplois.Il est directement inspiré du modèle du Minitel, avec des retouches d'adaptation au support.Je ne demande rien d'autre.Il faut pour Internet un modèle de ce type adapté, c'est à dire par exemple au forfait fixe de l'utilisateur qui ne doit pas devoir surveiller son temps de connexion.
"Nous nous sommes assez bien inspirés du succès du minitel en France, y compris dans le mode de rémunération des éditeurs de contenus." Takeshi Natsuno (auparavant chargé du développement, il est aujourd'hui directeur général chargé de la stratégie i-mode de NTT Docomo). A lire sur :
http://www.zdnet.fr/actualites/internet/0,39020774,2125809,00.htm
Pour terminer, il y a peut être d'autres sources de revenus pour l'artiste par le web comme par exemple, une autre que j'experimente sur mon site: la préconisation d'achat.La préco c'est bien mieux que la pub, c'est une information sincère débouchant sur un acte d'achat.j'aime cet artiste, j'ai écouté le CD, achetez-le.Et je touche un %.Cela me parait un cycle commercial vertueux au contraire de la pub.
J'ai bien lu les apports benefiques du P2P par exemple, dans les propos de Tariq, Alban et Syvlie.Mais je tiens à faire remarquer que ce sont avant des apports benefiques dans la réduction des coûts marketing (communication,Pub,packaging etc.) et de distribution.Mais le P2P n'apporte actuellement absolument aucun revenu direct de production.
Merci
Apluche
Phil
www.philaxel.com
Rédigé par : Phil Axel | 13/04/2005 à 19:13
arf...juste une precision, la preconisation d'achat, cela sous entend que l'on vend encore de la musique.Dans le cadre du P2P legalisé et gratuit c'est mort. ;-)
Rédigé par : Phil Axel | 13/04/2005 à 19:43
Ben,
Aucun éditeur de logiciel n'acceptera de payer une quelconque taxe sur ses lecteurs media, encore moins si les auteurs de logiciels libre en sont exempts. Les éditeurs passeont plutôt leur propres logiciels sous des licences libres. Sans compter que l'argument "mettons en règle 80% et tant pis pour les 20% restant" n'a guère de chance d'aller bien loin. J'insite, ce que vous proposez est irréalisable.
Rédigé par : Guillaume Laurent | 13/04/2005 à 22:53
Guillaume,
Il ne s'agit pas de mettre en place une taxe, ni d'exclure explicitemet les logiciels libres. il s'agit simplement d'avoir une loi stipulant que les propriètaires/auteurs des logiciels diffusant de la musique sont responsables du payement des droits. (Comme pour la radio où les stations sont responsables du payement des droits: les auditeurs ne se font pas poursuivre en justice s'ils écoutent des stations diffusant de la musique piratée...)
Le reste découlerait "naturellement" des risques de poursuite judiciaire....
Rédigé par : Ben | 14/04/2005 à 12:01
La taxe sur les logiciels n'a aucun sens. Dans mon cas j'écoute de plus en plus de musique libre (sous licence Creative Commons). Pourquoi l'éditeur du logiciel devrait payer une taxe alors que j'écoute de la musique libre ?
De plus, je fais partie du projet Jamendo ( http://www.jamendo.com ) et nous sommes en train de plancher sur un projet de lecteur audio permettant de lire à la fois des fichiers classiques et de télécharger des albums des groupes présents sur Jamendo. Notre lecteur sera libre et il n'y a pas de raison de payer une taxe. A qui ? calculée comment ? Et puis rien ne m'empeche d'écrire un lecteur et de le lancer anonymement dans la nature... L'idée de la taxe est irréalisable techniquement.
Sinon, en ce qui concerne l'histoire des 80% de lecteurs... Ca ne tient pas debout non plus. Comment les éditeurs de lecteur audio rentabiliseraient de telles taxes ? ils feraient payer le consommateur aussi ou les innonderaient de pubs... Tout logiciel alternatif remplissant les mêmes fonctions sans tous ces désagréments serait alors immédiatement adopté par la majorité des utilisateurs.
Les utilisateurs n'ont pas eu besoin qu'on leur préinstalle Napster, de son temps, pour pirater de la musique. Lorqu'il est devenu payant, ils ont tout simplement changer.
Sinon, en ce qui concerne le chiffre de 20000 euros pour une production, je voudrais l'avis d'autres artistes, ca me semble bien énorme. J'avais enregistré un deux titres il y'a quelques années pour un peu plus de 1000 euros (pour 500 exemplaires) dont 450 de studio, le reste étant pour les cds (donc nul dans le cas du p2p).
Pour ce qui est du modèle économique, mon avis est qu'un artiste naît d'abord sur scène et non pas "découvert" par une major. C'est pourquoi je pense qu'il faut plutôt voir du coté de la rentabilité des concerts pour financer les enregistrements.
Rédigé par : Alf | 14/04/2005 à 17:34
Effectivement, taxer les editeurs de logiciels n'aurait pas beaucoup de sens. Cela reviendrait a traiter de facon indifferenciee tous les types de musiques.
Mais il ne s'agit pas de cela. Il s'agit de faire porter aux editeurs de logiciels la responsabilite du payement des droits des auteurs. Cela amenerait les principaux editeurs a mettre en place des modeles de facturation des auditeurs. On peut facilement imaginer un logiciel qui
(1) Diffuserait gratuitement les musiques pour lesquels l'auditeur a deja paye les droits (achat sur Internet, copie privee, musique libre, etc.)
(2) Financerait par la publicite les musiques identifiees pour lesquels l'auditeurs m'aurait pas les droits (copie publique)
(3) Financerait par la publicite les musiques non-identifiees (droits inconnu) et payerait a la SACEM (ou autre) un somme forfaitaire.
-- le financement par la publicite pourrait etre eventuellement remplace par un abonnement --
A plus long terme, les musiciens et les producteurs auraient interet a diffuser un maximum de fichier musicaux (de bonne qualite) dans l'espoir de voir ces fichiers telecharges et ecoutes par un maximum d'auditeurs un maximum de fois: renversement de la situation actuelle.
Rédigé par : Ben | 14/04/2005 à 20:40
@ Alf--La somme de 20 000 € est une estimation pour un album c'est à dire 12 titres, enregistrés en studio et avec 4 musiciens pros payés, ton exemple est basé, lui, sur l'enregistrement de 2 chansons.La musique auto produite ne doit pas forcément etre une musique au rabais.
Pour ce qui est de la rentabilité des artistes par les concerts il faut être prudent.La rentabilité des tournées n'est pas évidente, même pour les vedettes.Et pour faire payer pour venir te voir jouer, il faut que le public te connaisse...par la télé ou la radio qui sont tenus par c... par les majors.
Si l'on base l'économie musicale uniquement sur les concerts en enlevant totalement les ressources de vente de CD, le nombre de musiciens qui peuvent vivre de la musique va chuter.Il est donc urgent de trouver de nouvelles ressources directes de financement de la production et des salaires de la musique indépendante.
Rédigé par : Phil Axel | 15/04/2005 à 09:16
Ben,
On peut imaginer un tel logiciel, simplement personne ne l'utilisera. Dès qu'on parle de données numériques, toute forme de protection, identification, etc... est par définition fragile et contournable. Il est impossible d'imposer une quelconque contrainte légale du coté des lecteurs media. Ensuite votre analogie sur les radios payant des droits est fausse, taxer les editeurs de lecteurs mp3 revient à taxer les fabricants de postes radio (sans compter que l'industrie du logiciel est bien plus complexe que ça, un logiciel est fait d'éléments de provenances différentes).
Vous tentez d'appliquer des solutions industrielles classiques à un domaine complètement différent.
Rédigé par : Guillaume Laurent | 15/04/2005 à 13:24
Phil Axel, mon expérience pour l'enregistrement était sous évalué, c'est clair, on avait 15 ans a l'époque, deux jours d'enregistrement on suffit. Mais je ne considérais pas l'embauche de musiciens. Dans mon cas, je joue en groupe, il n'y a pas lieu d'embaucher des musiciens. Comment fais-tu pour te produire sur scène ? tu embauches des musiciens à chaque fois ? je comprends que pour toi la musique ne soit pas rentable.
Pour ce qui est de la rentabilité des concerts, c'est sur que c'est pas rentable pour les vedettes comme Johnny, quand on veut remplir le stade de France avec une scène qui coute les yeux de la tete... Faut pas être mégalo non plus... Mais un groupe classique qui remplit des salles de spectacle de quelques centaines de places, je pense qui sont largement bénéficiaire, sinon il ne le ferait pas.
En ce qui concerne les cds, quels artistes en vivent ? Ceux signant avec des majors touchent moins de 10% par cd... et a part quelques "grands", je doute que les royalties perçues soient faramineuses.
L'article de Janis Ian, une artiste américaine exprime assez bien mon point de vue. Je te laisse le découvrir. Les maisons de disques affirment elles-mêmes que les cds représentent moins de 50% de leur chiffre d'affaire aujourd'hui (je ne retrouve pas l'article qui en parlait). Et pour se faire connaitre, justement il faut arrêter de croire en la radio et la tv, les systemes de pubs les plus couteux aujourd'hui. Qui dit couteux, dit réservés à un nombre restreint de "talents". Le p2p est justement le moyen pour n'importe quel artiste de se faire connaitre. J'ai découvert Both, un groupe de Metz via le site Jamendo, et ce qui est sur, c'est que des que j'ai l'occasion d'aller dans leur région (cet été normalement) ou des qu'ils viennent par chez moi, je vais les voir en concert. Je songe meme à leur envoyer un don pour leur musique, musique qui est libre (sous licence creative commons).
Je pense qu'il faudrait plus axer ce nouveau modele vers une revalorisation des spectacles, l'inscitation a créer des collectifs d'artistes qui permet d'attirer le public d'un groupe vers un autre... Redonner à la musique la place que je lui préfère : la scène.
Rédigé par : Alf | 15/04/2005 à 20:17
J'avais oublié de poster le lien vers la lettre de Janis Ian : http://www.indymedia.be/news/2004/10/89681.php
Rédigé par : Alf | 16/04/2005 à 15:43
Réponse à la réponse de Phil.
Tout a fait d'accord sur le fait qu'il ne faut pas se tourner vers un mode de financement unique. Mais bien chercher des synergies entre différentes sources de revenus. Après tout c'est déjà le cas aujourd’hui.
Concernant le succès de l’I/Mode au Japon basé sur le modèle de notre minitel. C’est un très bon exemple qui va dans mon sens. Je m’explique :
Le minitel a été un succès commercial (surtout grâce aux messageries "rose" mais un succès quand même) avant que n’arrive le net.
"Le web apportait un contenu avec un confort d'affichage supérieur" Ce serait l’une des raisons qui lui aurait permis de dominer le Minitel. Pourquoi France Telecom n’a-t-il pas fait évoluer son minitel pour proposer une meilleure qualité d’affichage ? (Ça a été fait mais bien trop tard). Ceci illustre assez bien comment une architecture centralisée dont l’évolution repose sur un seul acteur qui a forcément une vision limité et partisane des choses est inférieur à une architecture décentralisée qui peut évoluer librement
L’I/Mode connaît le succès au Japon car dans le monde du sans fil il n’existe pas encore d’équivalent à l’Internet. L’utilisation des fréquences radio est régulée pratiquement partout sur la planète. Une infime portion est réservée pour des usages « privé » comme par exemple le WIFI. N’importe qui peut se connecter à un réseau Wifi, utiliser Skype et téléphoner « gratuitement » à l’autre bout de la planète. N’importe qui peut utiliser le Wifi pour monter un réseau P2P et faire ce qu’il veut, n’importe qui peut utiliser le Wifi et créer un usage qui nous est pour l’instant inconnu. Rien de tout cela ne sera jamais possible avec I/Mode car ça n’a aucun intérêt pour NTT Docomo. Le jour où une plus grande partie du spectre de radio fréquence sera « libéré » ces usages de type Wifi vont se développer et ce sera la fin du I/Mode. Bien sûr les opérateurs télécoms luttent de toutes leur forces pour éviter le développement de ce type d’usage :
http://www.reseaux-telecoms.com/news_btree/05_03_18_174703_893/News_view
Désolé de m’être éloigné un peu du thème du débat. Mais ces notions me semblent importantes si l’on veut développer un « modèle économique » qui résiste au temps et ne repose pas sur une création artificielle de la rareté.
Rédigé par : Aurélien | 17/04/2005 à 10:03
Ce débat est intéressant. On comprend assez clairement quel est le problème : celui de la rémunération. Rémunération des artistes, des producteurs, des distributeurs... de la secrétaire au guitariste, du financeur au chanteur, du compositeur à l'imprimeur des pochettes...
Je tiens quand même à dire qu'en ce qui me concerne, il y a certains artistes que je n'irais écouter que sous dédommagement financier :)
C'est vrai que le mp3 ne rétribue personne. La solution est peut-être dans une transformation du statut de l'artiste vers le salariat classique, car mon dieu c'est un métier. Ce point de vue montre que le débat peut dépasser de beaucoup la question du piratage.
Qui paie ? Tout le monde. Je jour ou l'argent public sera réellement investi dans la culture, la chaîne de la production musicale sera financée par l'état, ou par des organismes réglementés par des instances d'état.
Sinon, une remarque : enrichir des investisseurs sur des choix marketing en rapport avec les artistes qu'ils produisent, en prenant en compte la prise de risque quant au succès du-dit artiste... quelle tristesse. Remarquez, cette richesse permet d'investir, justement, sur les nouveaux projets... parfois.
La diffusion anarchique des mp3 dans ce contexte ? c'est compliqué.
L'utilisateur se voit attribué d'un nouveau plaisir : celui de trouver, librement, chez quiconque ou sur certains serveur illégaux, ou mieux encore, sur les réseaux irc ou de newsgroups, des milliers d'albums recherchés parfois depuis longtemps, ou des nouveautés qui attisent sa curiosité... lui enlever ça ?... n'est-ce pas un plus culturel ? une véritable avancée ?... ou plutôt un non respect du travail et des "productions" de toute la chaîne...
Peut-on s'intéresser à une oeuvre pour ce qu'elle est sans la respecter ? sans respecter ses "responsables" ?
L'art, dans un monde évolué tel que beaucoup le conçoivent, pourrait être "gratuit". Il est d'intérêt général.
La solution : faire de l'industrie du disque un service public.
Vous verrez, un jour viendra ou le budget de la défense sera inférieur à celui de l'art.
Je me permet d'ajouter une sentence bien connue de F.Nietzsche : "Sans la musique, la vie serait une erreur".
C'est du sérieux. On a tous a y gagner. Et surtout nos artistes.
Rédigé par : Stéphane | 20/04/2005 à 13:45
je suis plutôt d'accord avec la vision de stéphane sur ce qui concerne certains artistes que je ne paierais pas pour écouter, la liberté acquise de la diffusion libre de mp3 et la tristesse d'enrichir des investisseurs marketing.
L'art public pour l'instant ça me parait utopique et que le budget de la défense est bien supérieur à celui de l'art... Rendre l'art gratuit ou public, ce serait créer une forme de mécénat étatique, ce qui est totalement utopique!
même aux temps anciens ou le mécénat existait, etait-ce TOTALEMENT gratuit? ou n'était-ce pas un faire valoir social pour les ménèces, l'"achat" d'un statut social, d'une conscience ou d'un respectabilité? Je pense qu'il est illusoire de vouloir donner trop de place aux subventions, au mécénat... La seule forme de mécénat est le méçénat privé individuel, comme cette artiste qui à fait financer son album par dons, ce qui lui a valu un Grammy (le nom m'échappe désolé).
Un exemple concret: A Lyon, depuis des années des dizaines de musiciens de talent galèrent et recoivent zéro subventions, subissent des fermetures de lieux, etc... du jour au lendemain, on voit la création des "Nuits Sonores", énorme festival electro au budget de 2 millions d'euros!!!
Mécénat? acte politique d'image et de développement touristique, pour se faire valoir et dynamiser la région pour des raisons stratégiques...
le méçénat ne peut pas exister dans une société régie par l'économie de marché! de plus en plus, les Etats s'apparentent à des Macro entreprises plutôt qu'a des entités d'ordre public.
Rédigé par : baz | 20/04/2005 à 17:13
Baz, tu as raison, à mon sens.
Ce n'est pas réalisable.
Actuellement.
Je parle d'un espoir de voir les arts, ainsi que toutes activités humaines potentiellement utiles ou enrichissantes à un niveau général, être reconnus comme d'utilité publique et générale.
Un état humain qui aura vaincu le capital.
Bien sûr, ce qui n'est pas réalisable maintenant peu l'être très bientôt, car les choses changent, et elles changent même très vite.
Heureusement, le capital commence à s'essoufler...
:)
Enfin, cela risque de ne pas être "que" facile, ni "que" drôle.
Rédigé par : Stéphane | 21/04/2005 à 09:36
Sinon, c'était intéressant hier soir. Merci Sylvie, et merci aux intervenants. Je pense que ce type de réunion apporte surtout aux spectateurs. C'était le cas. C'est un sujet passionnant, parfois trop, même, pour certains, que leurs échecs personnels, sans doute, aigrissent.
La monétarisation de l'art fait vivre énormément de personnes parmis nous, voilà donc un secteur d'activité puissant. Le peer2peer illégal n'a pas l'air de trop biaiser, actuellement, la donne.
Rien ne m'inquiète personnellement si ce n'est la qualité de la production artistique, ainsi que les abus financiers.
Encore merci, bonne chance pour vos plateformes très intéressantes, ainsi que pour vos opérations marketing affiliées.
Peut-être achèterais-je bientôt des fichiers en ligne, mais j'avoue l'objet CDA avec concept visuel et boîte plastique, c'est plus joli :) Pi la musique que j'écoute ne mértite pas d'être encodée :)
Je pense que les "niches" sont en dehors de ces problématiques qui concernent une culture de masse - bien étrange à la notion d'art musical.
:D
Rédigé par : Stéphane | 21/04/2005 à 09:46
Oooops...
"Je pense que les "niches" sont en dehors de ces problématiques qui concernent une culture de masse - bien étrangère à la notion "d'art musical"."
;)
En fait, très souvent, nous ne parlons pas de la distribution de la musique, mais plutôt de la mise à disposition du plus grand nombre de produits "musicaux" sans réel intérêt pour tout mélomane qui a un peu d'oreille.
Je trouve cela très amusant.
La bise !
Rédigé par : Stéphane | 21/04/2005 à 09:50
Grand merci pour la conférence hier soir, c'était très intéressante
Rédigé par : Giao | 21/04/2005 à 16:00