Les Catalyseurs Numériques s'associent à Technopol pour la conférence du 8/11/06 sur le thème : "Diffusion et distribution de musique en ligne, quels sont les modèles qui rémunèrent les artistes?"
Mercredi 8 novembre, (19h-21h)
3ème volet de cette série de conférence dédiée aux musiques en ligne, depuis sa première édition en 2004 au Triptyque sur les nouveaux modes de consommation de la musique et un passage en 2005 sur les solutions proposées par l’industrie culturelle. Technopol revient cette année sur les l’économie de la musique en ligne avec de nouveaux intervenants qui viendront vous expliquer quels sont les modèles de rémunérations des artistes aujourd’hui.
Les sites de vente de MP3 (Bleep, Airtist), des webradios, des podcasts, des modèles de co-création et de la nécessité de légaliser les usages pour permettre aux artistes de continuer à toucher de l'argent sur l'exploitation de leurs œuvres (sonorisation de blog, remixe, réutilisation des contenus, sites communautaires type youtube).
- l’utilisation des technologies émergentes dans les pratiques artistiques
- la question du droit d’auteur
- les outils de promotion pour les artistes : Podcast / Myspace / Daylimotion / Youtube
- l’économie communautaire et participative
- la relation artiste et public (Forum / Interview / mise à disposition de MP3)
Intervenants :
- Alban Martin auteur de l'Âge de Peer, et enseignant au CELSA-Paris IV Sorbonne.
- Gérome Darmendrail, journaliste chez Trax.
- Anne Catherine Lorrain, juriste et doctorante en droit de la propriété intellectuelle et nouvelles technologies - CERDI - Universités Paris I / Paris XI.
- Olivier Reynaud, responsable de la plateforme de téléchargement airtist.com.
- Alexandre Cazac - Warp France.
- DJ Zebra - Zebramix.
Modérateur :
Sylvie Krstulovic, consultante experte de la musique en ligne, blogueuse et Secrétaire Générale des Catalyseurs Numériques.
Inscriptions et informations
remi@technopol.net
Lieu :
Théâtre du Gymnase
4éme étage
38 Bd de Bonne Nouvelle
Paris 10 M° Bonne Nouvelle
Les Rendez-Vous Électroniques 2006 sont les rencontres pédagogiques, sportives & ludiques proposées par Technopol du lundi 6 au dimanche 12 novembre à Paris
"Alexandre Cazac - Warp France", c'est une blague??
Rédigé par : Djouls | 29/10/2006 à 04:02
Pourquoi une blague... Y'a bien Airtist et leur modèle foireux de vente contre publicité (sans parler des fameux paliers de rémunération qui sont la règle chez ce genre de sites et chez les aggrégateurs... )c'est pas avec ça qu'on va avancer dans la musique indé...
Rédigé par : Alain | 30/10/2006 à 10:25
Salut Alain, quels sont les modèles qui selon toi feront avancer la musique indé?
Rédigé par : Sylvie K. | 31/10/2006 à 08:47
Logiciel Pandora ? Partage de fichiers ? "Libération" concurrencé par l'info gratuite ? Rôle des médiathèques dans l’ère numérique ? Je pense qu’il va maintenant falloir réagir un peu plus vite que ce que suggèrent les messages que je reçois sur ces questions.
Le phénomène du partage de fichiers MP3 est particulièrement important en France, pays où l’ADSL est plus développé que dans la plupart des autres pays d’Europe.
Mais je suis frappé de constater dans les débats autour de la numérisation de la musique, et de sa conséquence la gratuité, que rien ou presque n’est dit sur la situation dramatique des producteurs, des artistes, des auteurs compositeurs et des interprètes aujourd’hui. Sans parler des distributeurs, qui ferment les uns après les autres. C’est la filière de création toute entière, un pan complet de la culture en France qui s’est déjà effondré.
Pour un petit producteur de musique comme moi, malgré la qualité reconnue de mon travail et un intérêt avéré du public pour mes chansons, les débouchés sont absolument nuls, ce qui revient en fait à une atteinte quasi totale à la liberté d’expression. Ce problème des débouchés vaut pour l’indépendant que je suis, mais aussi pour les gros producteurs parfois injustement diabolisés de type Universal, dont les réalisations sont instantanément piratées et diffusées gratuitement. Les conséquences sont très graves car ils n'investissent plus sur la création.
Se multiplient donc aujourd’hui des productions de studios souvent amateurs, informatiques, diffusées gratuitement car invendables. Ce qu’on appelait il y a vingt ans la musique d’ambiance ou muzak, ce qui était la pire des insultes car il signifiait une vacuité de contenu, d’engagement, s’impose aujourd’hui sous le nom de « electro » qui cache souvent une absence de substance rarement palliée par des performances techniques de traitement de son.
Le robot impose de plus en plus ses critères à la création. On ne produit plus que ce qu’il est capable de faire. Le reste coûte trop cher. L’élément humain est devenu secondaire. On va « poser des voix » après, comme on dit. Et seulement si "on trouve une chanteuse genre soul », voilà ce que j’entends à longueur de journée chez les « musiciens ». Voici une impression à peine caricaturale d'une conséquence de la gratuité généralisée sur la création.
Mais sans entrer dans les détails de styles et les querelles de chapelle, le fait est qu’un artiste, chanteur comme moi ou non, ne trouve plus moyen de monnayer ne serait-ce qu’un minimum son travail. Il est aujourd’hui devenu impossible de rentabiliser un disque, quel que soit son style. Même les albums de la Star Academy se vendent mal (en revanche les émissions de télé financées par la pub ont un public), alors ne parlons même pas des artistes indépendants…
Le constat c’est que les gros producteurs ne peuvent plus investir dans la création, et que les petits producteurs encore moins.
Si l’on ajoute à ça la Bérézina des distributeurs (et des points de vente : la Fnac vient d’annoncer qu’elle virait 500 personnes de ses rayons musique, et la nouvelle Fnac de Bordeaux préfère un rayon papeterie au rayon disques), on ne peut que constater que sauf coup de théâtre, la musique payante a vécu.
Les conséquences pour la liberté d’expression sont très perverses et très graves, et c’est de ça dont je voudrais parler ici. Car si l’on peut diffuser gratuitement sur internet, comment financer une production autrement qu’en baissant drastiquement les coûts ? Donc fini les musiciens vivants, fini l’enregistrement d’orchestres classiques, fini le jazz, fini le rock, la soul, le funk, le reggae et le reste. Fini la prise de son de batterie, fini l’enregistrement d’une bonne prise. Ne restent que les « boucles » et les « samples » sur lesquels éventuellement on « pose des voix » pour décorer. Le robot a imposé ses limites techniques à la création : rap, house, trans, electro, techno, ragga, etc. Pourquoi pas, d’ailleurs ? Mais fini la musique vivante, et fini l’enregistrement de performances. Je crains que la qualité ne s’en ressente… Et plus important encore : de toutes façons, quelle que soit la nature de la musique produite, la promotion est devenue impossible en raison de la concurrence déloyale du gratuit.
Car même le spectacle vivant est massacré. Ce moyen coûteux de se faire connaître, traditionnellement soutenu par les maisons de disques et les éditeurs de musique qui aujourd’hui cessent tous d’investir, est au plus mal. Le massacre du statut des intermittents du spectacle n’arrange rien, et il est aujourd’hui de plus en plus difficile de jouer sur scène sans une organisation importante et un financement solide (distribution, médiatisation, achat de pub, etc.). Ne restent que les gros noms, les Yannick Noah, les vedettes internationales. Le spectacle sur scène est concurrencé par la télé gratuite, point. Ah oui, au fait pour la promo il reste la télé. Mais qui peut financer un clip, ou même un attaché de presse pour négocier avec les chaînes qui veulent de l'audience à tout prix ? La nomination de Santi à la direction des programmes de TF1 mercredi dernier en dit long sur l’avenir culturel des chaînes de télévision. Santi, l’ex patron de Mercury (le plus gros label d’Universal) et ancien producteur délégué de la Star Academy, ancien batteur de la Mano Negra, un musicien passionné de musique, sera sans doute malgré ses efforts probables en grande difficulté dès qu’il s’agira d’aller dans une direction « culturelle ». Comme chez Mercury, où ses envies d'investissements dans la création et la culture étaient freinés par la direction – c'est à dire par les actionnaires qui veulent du chiffre et rien d’autre – on peut parier que là non plus malgré ses bonnes intentions il ne pourra pas faire grand chose pour la création.
L’industrie de la musique s’écroule totalement. Même les rééditions de classiques du disque sont devenues non rentables. Elles sont en train de disparaître. Quand on voit qu’une Fnac vend un double Gainsbourg « Aux armes et cætera + remix 2003 » 41 euros (prix de gros : 13 euros pourtant !) ou qu’au Megastore Virgin un double Beatles vaut 39 euros, on sait que même les valeurs sûres ne se vendront plus. Il est aujourd’hui devenu presque impossible de faire entrer un disque en nouveauté dans une Fnac, alors ne parlons même pas d'une réédition sans budget promo… sans plan de marketing, sans pub télé etc., les disques n’entrent plus dans les magasins sans matraquage financier, point.
Alors apprenez à télécharger des MP3. Universal USA vient d’annoncer que tout son catalogue allait être mis en téléchargement gratuit sur un site financé par la publicité. Tu veux un Johnny gratos ? Faut se taper la pub Conforama.
On peut encore aller emprunter un disque ou un DVD à la médiathèque municipale. Mais même les médiathèques et leurs choix éclairés, « culturels » bienfaisants, sont très menacés : les médiathèques restent payantes et comment pourront-elles résister au téléchargement gratuit ? On s’échange aujourd’hui des « fichiers » pour i-pod en termes de quantité, pas en termes de contenu. Les auditeurs demandent de moins en moins les noms des morceaux, et même des artistes : je t’échange un giga contre un autre. L’important, c’est que ce soit gratuit. Le reste importe peu. La question du contenu ne se pose pas. Pour la plupart, il est de toute façon uniforme. Telle est la situation qui s’est imposée à grande vitesse.
Cette concurrence déloyale, qui a pour retombée directe une censure économique presque totale, a des conséquences terribles sur la liberté d’expression. Car il s’agit bien de ça. De liberté d'expression. D’un problème politique extrêmement sérieux. Quand on entend ce que sont devenues les radios commerciales, et quand on sait ce qui arrive aux radios d’état, derniers bastions de la liberté d’expression radiophonique en France (réductions de budget drastiques, uniformisation centralisée des programmes sur les radios régionales « France Bleu », etc., etc.), il y a vraiment de quoi s’inquiéter. À l’heure des radios (gratuites, type Pandora) et de la vidéo (gratuite) à la demande, l’heure est vraiment grave pour la création musicale mondiale.
Or quand on sait que contrairement aux fabricants de DVD légaux, youtube.com, qui propose des millions de clips et vidéos gratuites sur internet, ne paie pas de droits et vient néanmoins d’être racheté par Google pour deux milliards de dollars, on comprend que la piraterie organisée est aujourd’hui le sort réservé la musique, au cinéma – et plus globalement à la culture. C'est donc la fin de la production professionnelle, et la porte ouverte à une myriade d’amateurisme dilué. Si le département réédition d’Universal, EMI, Warner ou Sony (tous des passionnés de musique) veut proposer un Gainsbourg ou un Miles Davis inédits (donc sans accord écrit pour le CD/DVD, les contrats anciens ne prévoyant pas ce format) à sa direction, elle devra régler des problèmes de droits moraux et d’autorisations de musiciens extrêmement compliqués à résoudre, à organiser, et très coûteux. En n’étant sûr que d’une chose : tout sera instantanément piraté et le disque se vendra très mal, même avec un luxueux livret. Donc la direction dira non. Fini la valorisation du patrimoine ! Led Zeppelin, Duke Ellington, Fela, Gainsbourg, Marley, fini les rééditions. Les classiques seront noyés au hasard du flux inégal, anonyme du net. Moi je demande pourquoi un producteur de musique ou de vidéo doit s’embourber tant de problèmes juridiques alors que les pirateurs sur le net ne sont pas inquiétés ? C’est incroyablement injuste et grave. Les conséquences sont incalculables sur la culture des peuples du monde entier.
La situation de l’industrie musicale et vidéo mondiales est aujourd’hui comparable à celle de l’Afrique, où depuis longtemps les cassettes pirates ont tué la production locale avec la complicité des autorités. Vous avez bien lu : tué la création musicale professionnelle africaine, un continent où la musique a pourtant très très longtemps été le vecteur central de la culture… n'est-ce pas énorme ? Insupportable ? L'expression même de la dictature ? Par quoi Hitler a-t-il commencé son règne ? Par la destruction de tous les artistes et de tous les intellectuels. D'une certaine manière - moins violente - c'est l'équivalent de ce à quoi nous assistons.
En France, les autorités ont récemment voté une loi interdisant le piratage et le téléchargement gratuit mais évidemment elle n’est pas appliquée. À quand l’étiquetage électronique des fichiers MP3 ? À quand un code barre obligatoire sur chaque morceau, détecté obligatoirement par les serveurs et facturé aux téléchargeurs ? Et quand le système est déjoué par les pirateur, on en change aussitôt, comme pour les logiciels anti-virus. On est capable de repérer des spams, on peut détecter des fichiers son, non ? C’est la seule solution sérieuse, pourtant on en est bien loin. D’ailleurs la presse dénonce d’avance cette « atteinte à la liberté » des internautes. Ineptie ! Suicide ! Absurdité ! Car quand j’achète un journal ou un livre, il y a un code barre dessus et un caissier à la sortie. Et la « sécurité » qui appelle les flics si je le vole. Pourquoi la musique, bien plus coûteuse à produire, serait-elle traitée différemment ?
C’est donc la fin de l’essentiel des professions de la musique, rien moins, qui s’achève en ce moment sans bruit. Et cela ne s’arrête pas à la musique. Le cinéma est sinistré. Le DVD est dans la même situation, piraté, téléchargé, assassiné. Comment vont faire les producteurs de cinéma ? Là aussi, l’atteinte à la liberté d’expression est démentielle. Car il s’agit bien de ça : l’éradication de la liberté d’expression. Je le répète. Une atteinte totale et sans précédent à la culture. Un danger incroyable pour la démocratie.
Nous y voilà.
Musique, cinéma, spectacles, l’édition de livres subit elle aussi les assauts d’atteintes répétées à la liberté d’expression. Rappellera-t-on assez que les groupes dirigés par quelques personnalités comme Lagardère (principal exportateur d’armes français), Sellière et autres hommes très à droite trustent aujourd’hui l’édition et sa distribution, donc ce qui nous reste de la culture ? Le livre, non numérisable, n’est pas trop touché par la crise du téléchargement, mais il subit lui aussi une forme de censure, cette fois-ci venue d’en haut, avec un manque de diversité de plus en plus avéré. Trop de livres, mais toujours sur les mêmes sujets supposés « commerciaux ». Justifiés par « ce qui marche » et « ce qui ne marche pas », les thèmes sont toujours les mêmes, et les professionnels de l’édition se plaignent souvent des atteintes répétées à la liberté d’expression des auteurs. Les livres les plus intéressants ne sont pas ceux qu’on demande aux auteurs, mais systématiquement les plus consensuels.
Il me semble donc indiscutable que la culture est en chute libre, et que rien n’annonce l’ouverture d’un parachute.
Or que met-on dans du temps de cerveau disponible, dans le crâne des gens ? De la culture, mais aussi de l’information. Je passerai brièvement sur l’invraisemblable crise des médias : nul besoin d’un Cassandre de plus dans ce domaine quand on sait que tous les quotidiens français, y compris Libération, sont possédés par des personnes qui soutiennent ouvertement Nicolas Sarkozy. C’est vraiment effarant, mais qui en parle ? Ces quotidiens eux-mêmes ? La censure est à peine cachée. Quand Yannick Noah, grande vedette populaire, déclare à Paris Match qu’il quittera la France si Nicolas Sarkozy est élu, c’est coupé de l’article. Rappelons tout de même que les groupes de presse sont contrôlés en grande majorité par Lagardère, qui contrôle également leur distribution (kiosques, gares, etc.) ! Qui nous parle de cette situation incroyable ? Pas la presse, en tous cas.
La presse quotidienne est en outre concurrencée de façon déloyale par les journaux gratuits, une engeance pire encore que la concurrence du téléchargement gratuit de musique et de films. Quel spectacle sinistre de voir le public lire « 24h » dans le métro à la place d’une presse libre, digne de ce nom, présente partout il y a encore deux ans ? Quel avenir pour un pays qui consomme de l’info fast food sans sens critique, sans idées, sans intelligence, sans déontologie, contrôlée par des hommes de droite, voire des nationalistes d’extrême droite comme Rupert Murdoch, patron de Fox News ?
Quant aux radios commerciales, je n’en dirai qu’une chose : par contrat, les animateurs de radios « jeunes » à grande écoute n’ont pas le droit d’aborder des sujets d’actualité, ou ayant trait à la politique. On ne s’étonne donc pas qu’une génération entière se désintéresse des débats de société, donc de la politique, et donc du vote et de la démocratie. Nous en sommes à la limite de la lobotomisation.
Culture et information, voilà qui est dit. On pourrait s’étendre indéfiniment sur ces points. Mais il est temps de faire une parenthèse sur la troisième et dernière question concernant le « temps de cerveau disponible » : l’éducation. Je ne citerai qu’un chiffre : 50.000 personnes de moins dans l’éducation nationale cette année.
Une presse et une édition possédés par des milliardaires acquis au candidat de la droite aux présidentielles, la chute libre de la liberté d’expression dans la musique (la chanson « engagée » presque exclusivement représentée par le survivant Joey Starr, dont le nouvel album présente une image d’un cocktail molotov labellisé « 93 » et un pastiche rap du « Gare au Gorille » de Brassens), des radios commerciales qui désinforment leur public, des journaux gratuits qui assassinent la presse d’opinion, l’effondrement du cinéma, du théâtre, dois-je aussi parler de la situation de la télévision ? Aujourd’hui, le fait est que les idées circulent de plus en plus mal, et pour cause. Il est devenu louche de se poser des questions, de parler d’idées, d’en échanger, d’aborder des questions politiques, de soulever autre chose que des poncifs médiatiques.
Par ces coups de boutoir anti-culture, anti-information, anti-éducation, je pense qu’une génération entière a été sciemment, globalement, méthodiquement coupée du débat d’idée, de la conscience, et qu’elle se tourne, pour les plus ouverts d’entre elle, vers des formes de militantisme plus sympathiques que "la politique", comme le « développement durable » et « l’écologie », ce qui est appréciable mais très minoritaire. Bien plus nombreux sont ceux qui se tournent vers des extrêmes sans bien comprendre ce qu’ils font. Communautarisme, ignorance, apolitisation, etc.
Donc en cas de dérive anti-démocratique à l’Américaine, qui a la conscience, l’éducation, la formation, l’acquis nécessaire pour faire face au spectacle bien huilé du bourrage de crâne en cours ?
Car tel est le risque couru par toute nation qui observe la déliquescence de la culture, de la création, de la liberté d’expression, de la censure économique. Nous sommes dans une société ou la montée de l’extrême-droite est frappante, bien réelle. À l’heure où le vote à la proportionnelle, qui favoriserait beaucoup les extrêmes et signifie environ 20 ou 25% d’élus pour le Front National, est dans le programme de François Bayrou à l’UDF, la montée des radicalismes de tout poil est le fruit de la désinformation et de l’aculturation résumée ci-dessus. Toute la question que pose ce texte est ici.
Et il faut craindre le pire en France, où les deux personnalités de droite les plus puissantes sont tout de même ministre de la police et ministre de l’armée – une armée désormais professionnelle, sans conscription, qui obéira aveuglément à ceux qui les paient. Qui va réagir ? Qui va seulement avoir conscience du basculement auquel on assiste sans percuter ? Qui remarque et proteste quand le débat présidentiel ne se passe plus au niveau des idées, mais du potentiel sympathie ? De la gestion d’image ? En un mot, du populisme, qui corrobore l’aculturation, la désinformation généralisées. Ségolène pose souriante en bikini cet été, voilà la com "sympa" et "sexy" d’une présidentiable. Ou encore pire : on découvre dans Le Canard Enchaîné que Johnny Hallyday et Doc Gynéco auraient échangé des promesses d’avantage fiscaux avec le Ministre de l’Intérieur pour s’afficher à ses meetings de campagne. Et qui reprend cette info ? Qui cherche à en savoir plus ? Personne ! Quel triste spectacle ! Après le comédien Reagan, et le justicier Monsieur Muscle Terminator élu gouverneur de l’état américain le plus puissant, après l’insoutenable mascarade Bush-Powell-Halliburton, jusqu’où va-t-on aller en Europe ? Est-ce que l’un de nos candidats va nous parler des vraies questions, de ce qu’il va réellement falloir faire pour faire face à la concurrence déloyale du tout-presque-gratuit chinois et indien, qui massacre toute l’économie mondiale à commencer par la nôtre ? Qui va nous parler de ce qu’il va falloir faire pour ne pas s’aligner sur le modèle fasciste chinois tout-puissant ? Sur le capitalisme sauvage qui a pris le mors aux dents ? Sur la vision sociale chinoise (qui au passage, est sans droit d’auteur aucun !), contre qui nous sommes en concurrence déloyale, en état avancé d’asphyxie ? Qui va être capable de lutter ? Ces populistes-là ? Le populiste Berlusconi a ruiné l’Italie, mais personne n’en parle dans « 24h ».
Qui dans la population européenne a aujourd'hui la culture, l’information et l’éducation nécessaires pour résister efficacement aux défis écrasants qui s’annoncent à l’heure où le néo nazisme islamiste a surtout pour conséquence l’augmentation fulgurante de la répression et de la désinformation dans les démocraties occidentales ? À l'heure de la guérilla urbaine contre la police, de l'insurrection et des émeutes en banlieue de Paris et d'ailleurs ?
La culture, l’information et l’éducation, seuls capables de construire quoi que ce soit d'intelligent dans ce délire planétaire, ont-ils encore une chance de survie à l’heure du « tout-culturel » gratuit et de la société de consommation du pas cher/moins cher forcené ?
Quelqu’un peut-il apporter une réponse à cette dernière question ? La réponse m'intéresse.
Merci pour votre attention.
Bruno Blum
http://www.docreggae.com
Rédigé par : Doc Reggae | 03/11/2006 à 10:06
cher doc, la culture sponsorisée et assistée a eu son temps. dans la longue explication que tu nous donnes, en dehors de ton autopromotion, tu ne fais que souligner le probleme de la culture française. les français, comme le monde entier d ailleurs, sont moins nazes que tu le penses. ils ont trouvé dans les telechargements une alternative à la musique qu on leur impose. desolé si ce n est pas la tienne. les anglais et americains ne flippent pas tant que toi. leur systeme fonctionne. en france on flippe encore car on a pour habitude de se laisser assister, les artistes en particulier.ton discours n est pas clair. qu est ce qui te motive? les tunes? la reconnaissance? ce qui gene tout le monde, toi y compris, c est la diversité et donc le choix. les modeles sont presents, la culture devra s adapter ou mourrir. c est tellement evident qu il n y a que des vendeurs de musique ou de livres ( le numerique arrive tres vite là aussi) pour flipper. tu fais peut etre partie d une génération de sacrifiés (??) mais la revolution a toujours un prix.
encore faudra t il avoir un esprit revolutionnaire...
Rédigé par : yves | 16/12/2006 à 13:12
bonjour
je pense que le plus gros scandal à dénonçé est que l'état a endetté le pays auprès des sociétés privé tels que les banques en payant des intérès astronomique.l'état doit reprendre son droit de créer l'argent dont il a besoin sans intérès
les banquier se sont aproprier l'argent.ils le crèent et nous le vendent!c'est honteux!!
si l'état reprenais son droit de créer l'argent,ce serait un bon début pour arranger les choses!
ne croyez vous pas???
Rédigé par : linazard | 23/01/2007 à 08:53