J’adore les clips ! En rentrant en France en 2001, je regardais Launch.com plusieurs fois par semaine ! A l’époque, pas de copyright m’empêchant de regarder les clips US, LaunchCast était attaqué par la RIAA car son service était trop interactif (posant des problèmes de barème de rémunération…) et la bulle internet éclatait...
Mais je m’égare… oui j’adore regarder les clips vidéo. Pourquoi? Car ils donnent une identité visuelle et artistique à la chanson…
Quand iTunes a ouvert son service clip l’année dernière, je me suis dit : Génial! Je vais enfin pouvoir acheter des clips en qualité HD… plus besoin de pirater! A moi les clips en plein écran! Portée par une vague nostalgique, j’ai acheté «Thriller» de Michael Jackson. 2,5 € et quelques minutes de téléchargement plus tard, je me suis aperçu de ma naïveté! La qualité de l’image était dégueulasse. Je n’ai jamais racheté de clips depuis.
Pourquoi le marché du clip se réveille tout à coup avec iTunes ou MSN Vidéo? Pourquoi vendre un support à priori promotionnel? Pourquoi voit-on le même style de clips partout? Quel est le but du Festival International des Arts du Clip? Delphine Dominique et Georges Hanouna ont répondu à toutes ces questions…
Bonjour Delphine, tu fais partie de l’équipe qui organise la 3ème édition du festival international des arts du clip. Pourquoi selon toi les maisons de disque essaient de vendre des clips? Quand on fait la promo d’un artiste avec l’équipe marketing, la question de faire un clip de se pose. Sauf qu’il est très difficile de mesurer les retours sur investissements générés par les clips! Un clip en France c’est en moyenne 50.000€, ce qui est une somme non négligeable! Vu la chute des ventes de CD, les majors ont coupé dans les dépenses. Après les licenciements, il a fallu baisser les coûts dont ceux liés aux clips et les vendre. Aujourd’hui, les producteurs de clip seraient d’accord pour s’associer à la prise de risques des investissements mais ils souhaitent en échange avoir des droits de co-producteur. Sauf que les majors ne sont pas prêtes à concéder ces droits.
Tu crois au succès de la distribution de clips? Oui, bien sur il y a un avenir certain qui se profile avec l’Internet et la téléphonie mobile.
Oui mais il y a parfois des problèmes de qualité? Oui c’est vrai ! la qualité en streaming est mauvaise mais c’est gratuit. Mais quand on paie on a envie d’avoir une bonne qualité d’image et c’est normal. Je pense de toute façon qu’on évoluera vers des clips qui seront formatés pour l’internet et la téléphonie mobile. Entre autre parce qu’il faudra s’adapter à la taille de l’écran.
Youtube, danger ou opportunité pour le marché du clip? C’est à la fois un danger et une opportunité. Le clip est en pleine mutation et c’est de moins en moins un objet promotionnel il se vend comme un produit à part entier, et on en diffuse plus qu’avant. Le danger c’est que Youtube c’est aussi la porte ouverte à n’importe quoi, il n’y a pas d’éditorial tout le monde peu mettre sa vidéo en ligne. Mais est-ce que cela reste du clip pour autant?
Quel est l’objectif du Festival International des Arts du clip? Ce festival est unique en Europe et nous en sommes à la 3ème édition. Sa mission est de promouvoir l'Art du Clip et la création en matière de vidéo musicale, sous toutes ses formes. Nous accompagnons l’échange, les rencontres et les réflexions pour les professionnels autour du clip! Que ce soit pour présenter des clips qu’on ne voit pas ailleurs, soutenir des talents émergents et la création artistique ou encore réfléchir à l’évolution du clip.
Tous les clips sont représentés, des très connus au moins diffusés. Nous avons crée une nouvelle section qui s’appelle «émergence», qui permet de faire la promotion de clips indépendants. La qualité de ces productions est très bonne, même avec des moyens réduits. Il a des gens qui ont vraiment du talent!
Prenez-vous en compte la participation du public? Oui les gens peuvent voter pour les meilleurs clips via notre partenariat avec AOL. Au delà du festival, notre association souhaite élargir ses actions envers le public et la création. Il y a beaucoup d’associations qui travaillent sur la vidéo, beaucoup de médiathèques sui travaillent avec les jeunes. Nous allons développer prochainement un site internet pour permettre aux gens de mettre leurs clips en ligne.
Quel est ton parcourt? J’ai travaillé 10 ans en Angleterre pour des sociétés de production de clips vidéo avant de rentrer en France et rejoindre le Festival pour lequel j’apporte mon expertise du marché et de ses acteurs.
Georges Hanouna, vous êtes vice-président de la SPPAM, partenaire du Festival du clip. Dans quelles conditions ce syndicat a-t-il été crée? Le syndicat des Producteurs de Programmes Audiovisuels et Musicaux est la conséquence de la crise du disque qui a eu une répercussion sur nos métiers et qui nous a donné l’idée de se regrouper car notre survit dépend d’intérêts communs. C’est un syndicat qui a deux ans et qui, pour la première fois, regroupe les producteurs de vidéoclip.
Quels sont vos combats? Notre combat tourne autour de la reconnaissance de notre métier et de nos droits. Aujourd’hui, nous sommes considérés comme des prestataires de services et nous n’avons aucun droit sur l’exploitation d’un clip vidéo malgré la loi Lang de 85. Des réunions sont prévues avec les syndicats du disque pour avancer sur le sujet sous l’égide du ministère de la culture et du CNC. L’autre problème reste la lutte contre le travail au noir. Les donneurs d’ordre ont une vraie responsabilité. Nos interlocuteurs au sein des maisons de disque étaient auparavant formés à l’image. Aujourd’hui ces postes sont occupés par des jeunes qui ne comprennent pas nos métiers. Paradoxalement, l’image a de plus en plus d’importance, de plus en plus de diffuseurs et il faudrait donc de plus en plus d’investissements. Pourtant, les maisons de disque tirent les prix par le bas
On voit que le clip passe d’un outil promotionnel à un outil commercial. Quelle est la logique selon vous? Le clip est un support qui fonctionne, qui intéresse le public… Savez-vous quel est le volume des ventes de clips en France? Je ne sais pas je n’ai pas trouvé de chiffre. On a du mal a en avoir et cela nous manque. On a les chiffres du CNC mais la moitié des clips ne sont pas déclarés car les producteurs déposent uniquement les clips qui peuvent avoir une prime à la qualité et donc beaucoup de clips n’y vont pas car ils ne sont pas créatifs.
Dans le clip on a l’aspect créativité mais aussi la qualité de l’image… pensez-vous que la qualité va s’améliorer vers la HD? Oui c’est logique, la HD tout le monde s’y met mais il faudra du temps.
Que pensez-vous de Youtube qui crée du buzz en diffusant des clips? Ce genre de services a un vrai avenir et tout cela va se structurer. Vous savez le vrai problème, c’est que les maisons de disque sous prétexte d’atteindre les objectifs fixés font varier les prix des produits et les jeunes acheteurs n’y comprennent plus rien.
Ce sont peut être les artistes et les tourneurs qui vont commander des clips et non plus les maison de disque? Je n’y crois pas. Je crois surtout qu’il faut regarder du côté de la téléphonie avec d’autres formats. Les opérateurs télécom vont faire des opérations avec les artistes sur des formats particuliers adaptés aux écrans d’un téléphone, c’est vraiment leur intérêt.
Que pensez-vous de l’autoproduction? Il y a un vrai problème de droit non quand les personnes inclus des bouts de clips dans leurs films autoproduits? Oui je vois ça mais pour nous c’est marginal.
Vous êtes partenaire du festival du clip, quel est le rôle du SPPAM? Nous apportons des passerelles avec le CNC et le Ministère de la Culture. Ce festival a besoin d’exister car il valorise le clip en terme de créativité. Cette année, nous avons aussi travaillé ensemble pour la construction du jury.
Qu’attendez vous de cette édition? C’est tout d’abord une fête, mais c’est aussi l’opportunité d’échanger entre tous les acteurs du clip pour faire évoluer les choses. Se parler dans un contexte de travail et dans un cadre agréable pour aider les maisons de disque à comprendre notre travail.
Quel est votre parcourt? J’ai commencé il y a 18 ans sur ce marché et j’ai monté ma propre société de production LN Prod. L’an dernier j’ai produit le clip «Arthur H et M» qui a eu le prix du meilleur clip de l'année lors des Victoires de la Musique.
Vous savez le clip s’est nourri et à nourri le cinéma. J’ai adoré travailler avec Iam. A l’époque on avait produit «Le côté obscur», inspiré de la «Guerre des étoiles» avec des personnages en 3D. C’était nouveau et ce clip vidéo a été un vrai tournant dans la carrière d’Iam!
Est-ce le terme "clip vidéo" qui a terriblement vieilli ou simplement moi ?
Rédigé par : SdC | 13/10/2006 à 09:20
Salut sdc, quel terme te semblerait plus approprié? vidéo musicale...?
Rédigé par : Sylvie K. | 14/10/2006 à 14:37
Bonjour,
Nous nous occupons de toute la communication graphique du groupe VICTORY PILL et nous venons de terminer leur 1ere vidéo.
Vous pouvez découvrir en avant-première ce clip ici :
http://www.victorypill.com/video/
Merci de votre soutien ! et N'hésitez pas à m'envoyer vos commentaires.
Amicalement
Rédigé par : Sam-DOSEprod | 27/05/2007 à 14:31